travail vie roman france femme fille extrait enfants
RechercherDerniers commentairesphilosophie sur les égrégores .
comme nous-nous réincarnons, nos pensées selon quelles soient bonnes ou mauva
Par sainte-trinite, le 03.05.2020
Date de création : 29.11.2013
Dernière mise à jour :
08.05.2014
14 articles
(Extrait)
La perspective de la défaite allemande semblant de plus en plus inéluctable, de nombreux truands, qui avaient jusqu’alors travaillé pour les officines de la « Gestapo française », entrèrent en contact avec des réseaux de résistance dès le printemps 1944. Il s’agissait avant tout pour les malfrats de ne pas compromettre leur avenir en passant subrepticement de la Police allemande à la Résistance.
En effet, de nombreux parcours individuels brouillent les frontières « classiques » (et souvent monolithiques) présentées depuis 70 ans par l’historiographie « traditionnelle » qui a trop souvent offert la représentation d’une confrontation manichéenne entre résistants et « collabos ». Tel n’est pas l’itinéraire d’Eugène Slovenski que nous allons relater.
Eugène Slovenski (parfois orthographié Slowenski) est né le 29 août 1905 à Lunéville (Meurthe et Moselle). Il s’engagea en 1923, à l’âge de 18, ans dans la marine, mais il décida de résilier son engagement deux ans plus tard. Il trouva ensuite un emploi comme chef d’équipe dans une entreprise de câbles électriques, mais, en 1926, Eugène Slovenski fut condamné à 15 jours de prison par le tribunal de Colmar pour tapage nocturne et rébellion. Un mois plus tard, peut-être pour éviter une sanction plus dure de la justice, il signa un engagement de 5 ans dans la Légion étrangère qu’il renouvela ensuite pour 3 ans. C’est à la Légion étrangère que Slovenski rencontra un Allemand nommé Walter Klein dont nous aurons l’occasion de reparler plus loin. Après avoir quitté la Légion étrangère en 1934, Slovenski s’installa à Paris où il travailla successivement comme manutentionnaire puis garçon de café.
En 1936, alors que la guerre civile espagnole venait d’éclater entre les nationalistes et les républicains, Eugène Slovenski prit part au conflit en s’engageant dans les Brigades internationales. Nous ignorons si son engagement était d’ordre politique ou guidé par l’esprit d’aventure, mais on peut penser que le retour à la vie civile put lui paraître ennuyeux après huit années passées dans la Légion étrangère. Eugène Slovenski fut blessé une première fois, en décembre 1936, sur le front de Murcie puis il fut promu lieutenant au sein de la 126e brigade avant d’être envoyé sur le front d’Aragon. Il participa ensuite aux batailles de Valence puis de Terruel . C’est au cours de celle-ci qu’il il fut blessé une seconde fois lors d’un bombardement aérien, enseveli plusieurs heures dans les décombres. Après la dissolution des Brigades internationales, Eugène Slovenski passa les Pyrénées en novembre 1938 avec sa femme, rencontrée en Espagne, et entra en France avec ses camarades brigadistes rescapés des combats.
De retour à Paris, Eugène Slovenski acheta une patente de marchand forain, un métier qu’il exerça sur les marchés jusqu’à la déclaration de guerre. Mobilisé en septembre 1939, il fut réformé deux mois plus tard et reprit son activité de marchand forain jusqu’en 1941. À partir de cette date, selon ses dires, sa patente ne fut pas renouvelée. En fait Eugène Slovenski, qui déclara plus tard avoir été dans l’obligation de se « débrouiller », fut condamné par contumace le 7 juillet 1941 aux travaux forcés à perpétuité par le Tribunal d’État de Paris pour recel et trafic de cartes de rationnement (en particulier de pain) puis le 29 septembre suivant, toujours par contumace, par la 13e chambre correctionnelle de Paris à 6 mois de prison et 25 francs d’amende pour abus de confiance. Eugène Slovenski affirma par la suite que craignant d’être arrêté par les Allemands en tant qu’ancien membre des Brigades internationales, il changea d’identité et se « résolut » à devenir Eugène Martin, empruntant ainsi le nom de jeune fille de sa mère. Il aurait ensuite travaillé sur des chantiers de l’organisation Todt dans l’Oise, l’Aisne et les Ardennes jusqu’à la fin 1942.